Vache Folle : la Grande-Bretagne discréditée



"Quand on veut monter à l'arbre, il faut être sur d'avoir une culotte propre" : des propos qui peuvent paraître sibyllins au premier abord, mais qui dans la bouche du ministre de l'agriculture sonnait comme un reproche majeur aux députés socialistes. Le Ministre a déclaré en substance à ces derniers que sous le gouvernement socialiste, de la viande provenant de troupeaux contaminés par la maladie de la Vache Folle aurait été mise sur le marché. S'en suivit, bien entendu, une vive polémique. Cette épisode de la crise nationale autour de la vache folle allait vite prendre un tour international.

En effet, la crise de la Vache Folle n'est plus une, mais multiple désormais. D'un coté les britanniques réclament à cor et à cris la levée de l'embargo, et de l'autre, la très sérieuse revue scientifique Nature publiera demain une enquête explosive. Selon nos confrères du Monde, en effet, "le Royaume-Uni a exporté massivement vers l'Union Européenne (et principalement la France)" des farines d'origine animale potentiellement contaminées. Une situation jugée "anormale" par le Ministre de l'Agriculture qui, selon le Monde "regrette l'attitude des responsables européens" jusqu'en 1991.

Une situation, en effet, pour le moins anormale, car la Grande-Bretagne ne tolérait, elle, en revanche, absolument pas l'usage de ces fameuses farines sur son propre territoire. Sans tomber dans "l'anti-anglais" qui caractérise à l'inverse trop souvent nos confrères d'outre-Manche, on peut à juste titre se poser des questions sur la crédibilité des autorités britanniques. Autorités inflexibles quant à l'exécution de leurs menaces de blocages de la machine Europe, mais, en revanche, visiblement très souple de l'échine face aux puissants groupes agro-alimentaires de leur pays.

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